Ah souvenirs souvenirs ! Bon, là assez de geekerie, on passe au sérieux !
Cela va faire bientôt deux ans que j’ai eu le diagnostic de troubles d’anxiété sociale, mais seulement un peu plus d’un an depuis que j’ai entrepris les démarches pour dompter peu à peu la bête. Et surtout, ça fait un an presque jour pour jour depuis la pire épisode d’angoisse que j’ai eue jusqu’à maintenant depuis le diagnostic. En effet, un an auparavant, je me prenais trois prises de tête en moins de 24 heures et à chaque fois, c’était la grosse crise d’angoisse et c’était tel que le lendemain, je suis partie en fin d’avant-midi chez Tim Hortons pour y dîner là et y rester pendant un bon 2 heures avant de revenir, et j’étais si tendue que j’avais même loupé le feu de piéton que je venais d’activer et c’était finalement une dame qui avait remarqué ma panique qui m’a conduite jusqu’au Tim. Au retour, je me sentais beaucoup mieux. J’ai été quelques temps sans aller sur CB, ni sur Alsa où j’avais justement eu une prise de tête, mais j’étais finalement revenue un mois plus tard.
Les démarches, en bref
Lors de la grande crise, ma mère m’avait annoncé peu après qu’un jeune malvoyant était recherché pour un défi en tandem avec Lyne Bessette dans le cadre des championnats du monde de paracyclisme sur route. Cela avait donc eu pour effet de me remotiver à m’entraîner. Mais, premier revers, on a su sur le tard que ce défi était pour compétitionner avec les autres. Et comme je n’avais pas une forme à tout casser et que 4 mois c’était trop court, il a fallu abandonner.
Puis deuxième revers : après à peine 2 mois d’entraînement, le Curves de ma ville ferme après 4 ans d’activité car le loyer et le coût de chauffage et de climatisation (le local était très loin d’être écoénergétique…) grugeaient les profits et rendait la succursale non rentable.
Donc trois semaines après, je m’inscrit dans un autre gym pour 3 mois, mais troisième revers, au 3e semaine, je me claque le genou gauche en faisant des step-ups… Résultat : 2 jours à boîter et 1 mois sans activité physique puis 2 mois de physio.
Entre-temps, depuis décembre 2009, je voyais ma conseillère en main d’oeuvre et ma travailleuse sociale. J’ai eu des ateliers. Cela m’a permise de réaliser quelques petites victoires, comme vaincre ma peur des douches du Curves que je traînais depuis avril 2007 (le grondement des tuyaux m’avait fait paniquer) et vaincre une peur naissante de prendre l’autobus (suite à une prise de tête avec ma tante qui conduisait alors le bus), puis vaincre ma peur d’aller au centre d’achats seule (crainte de croiser accidentellement une autre tante qui, elle, me stresse tout le temps tellement elle est jugeuse et pointeuse).
Aux ateliers, j’ai rencontré une fille avec qui j’ai trouvé des intérêts communs, mais au bout d’un mois ou deux, j’ai fini par rechuter… surtout à cause de nos différences (notamment ma peur de devenir une Twilight fangirl), ce qui me causait des peurs de me planter dans le choix d’une activité.
Puis ensuite, je n’arrivais pas à trouver une date où tout le monde de ma famille était dispo pour une rencontre en famille avec la travailleuse sociale et j’ai donc fini par laisser ça sur la glace, par découragement, surtout que mon père (qui n’était pas encore à la préretraite) et mon frère (qui travaille dans un dépanneur) avaient des horaires très imprévisibles, et ma mère ne travaille pas les vendredi… seulement l’été ! Puis même cas de figure pour ce qui est d’une rencontre de bilan avec moi, ma mère et ma conseillère car ma mère travaille 5 jours/semaine, et j’ai beau rappeler à ma mère de chekker pour ses disponibilités, elle oublie tout le temps… donc là aussi c’est sur la glace pour le moment. L’impression que je n’y arriverai jamais a donc pris le dessus.
Enfin, le vent tourne !
Mais dernièrement, depuis le début de l’année, j’ai senti les premiers signes que je suis moins fragile qu’avant. Je ne sais pas si c’est ma perte de poids (j’ai maintenant 15 livres éliminés) ou le fait que mon père est maintenant en préretraite, mais on dirait que je tiens mieux le chiâlage des autres.
Il y a quelques semaines, mon père avait chiâlé deux fois car j’avais tardé à « clèrer » le comptoir, et une fois, mon père m’avait mis de la pression pour que je commence suffisamment tôt la préparation d’un souper plutôt long à faire parce qu’il voulait faire une partie de l’épicerie après le souper avant que ma mère ne se sente trop fatiguée. Dans les trois cas, alors que normalement j’aurais pleuré, ça n’a pas été le cas, même si j’ai quasiment paniqué dans le dernier cas de figure, mais je m’en suis finalement bien sortie en prenant ce que j’avais sous la main pour faire la sauce à spaghetti végétarienne et faire cuire la courge spaghetti.
Déjà le fait que je n’ai pas pleuré les trois fois était une victoire en soi.
Régler un vieux conflit sur le net et m’en sortir indemne
J’ai déjà parlé sur le blog de mes prises de tête dans le passé, surtout dans la période qui s’étale jusqu’au début de mes démarches. Certains conflits m’ont marquée plus que d’autres. Mais comme je n’avais pas les outils, je réagissais tout croche. Je fermais ma gueule les moments où j’aurais dû l’ouvrir, mais je cuvais par la suite une frustration envers moi pour ne pas l’avoir dit, et envers l’autre pour un truc dont je n’étais pas d’accord. Et comme je n’avais pas beaucoup d’estime de soi, qu’est-ce qu’on a tendance à faire lorsqu’on n’a pas les outils ? Se rabattre sur une béquille qui est nul autre que de bitcher, pointer, tapocher ceux qui nous ont mis en maudit, pour remonter notre propre estime (merci p’tite fleur de PZ pour l’avoir rappelé). Et si en plus, lorsqu’on veut enfin contacter l’autre personne pour régler un vieux conflit, notre mail est tout bonnement ignoré (brakkaboard, si tu me lis, j’attends encore ta réponse), cela apporte une frustration de plus et surtout, la peur que ça n’arrive encore (ignorance du mail) si je tente de contacter quelqu’un d’autre avec qui je me suis prise la tête. Alors, vous imaginez le cocktail explosif…
Et justement, ces explosions ont fini par attirer l’attention de l’un d’eux, alors que sur phpbb-fr.com, j’exprimais mon amertume face à une épisode de mon parcours dans le monde phpBB. J’avais déjà parlé ici de mes déboires dans l’épisode support-phpbb2, mais depuis quelques jours, j’ai retiré ces passages en parlant, pour les raisons qui vont suivre.
La personne en question n’était nul autre que le fondateur de support-phpbb2, un site qui n’existe plus aujourd’hui. Alors que je le croyais disparu, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans ma boîte Gmail un mail de notif de nouveau MP affichant son nom. La panique s’était aussitôt emparée, en pensant que j’étais dans la shnoutte bin d’aplomb, comme on le dit chez nous. Palpitations et tremblements, voilà les symptômes que j’avais.
Alors qu’au début, je n’osais pas lire le MP, j’ai fini par finalement le lire. D’abord quelques bouts, puis le MP au complet et… pas de larme ! Je prépare une réponse qui m’a pris un bon 1h à rédiger et l’anxiété a eu le temps de baisser. Je l’envoie, puis je reçois une réponse par après. Encore une fois, les symptômes étaient là, mais pas de larme. J’écris une nouvelle réponse, qui m’a pris encore plus de temps, surtout le dernier paragraphe qui a pris 1-2h à lui seul et entre-temps, j’avais même eu un resserrement de la gorge, mais j’ai résisté, fallait pas que je craque ! J’arrive finalement à l’envoyer, tout en continuant à combattre ma peur de me planter et de ce qui pourrait m’arriver après l’envoi.
J’étais si tendue que mon appétit avait même été affecté au souper du jour même, ainsi qu’au déjeuner et au dîner du lendemain (ça ne rentrait pas aussi bien que d’habitude), et je sentais à tout bout de champs un gêne dans l’estomac et des tremblements ainsi que des pensées tournant à une vitesse folle. Je continuais à m’efforcer de résister à l’envie de déguerpir comme ma Bébé-Ti est passée maître dans l’art de le faire (un simple pas vers elle et zou, partie !).
Je reçois la réponse à mon deuxième MP le lendemain, puis, avant qu’il ne me le demande, j’efface, édite ou mets hors ligne partout où j’en faisais mention en mal, puis je lui réponds que, pour prouver que j’étais prête à enterrer la hache de guerre, je viens de faire tout ça.
C’est ainsi que nous avons enterré la hache de guerre. J’ai dit ce que j’avais à dire, et lui aussi et donc, je peux enfin tourner la page sur cette période. En même temps, je viens de signer une victoire personnelle qui vient du coup faire le lien avec la référence gamer-geek que j’ai mise au début du billet ! Car en effet, si cet échange était arrivé un an auparavant, j’aurais vite craqué comme toutes les autres fois d’avant. Mais cette fois-ci, je n’ai pas craqué, j’ai tenu bon jusqu’au bout ! Que du positif qui ne fera qu’augmenter mon estime de soi de façon plus durable ! Ça mérite bien une tite fanfare à la Final Fantasy, non ?
Car oui, on a beau buter des monstres de toutes sortes dans les RPG, mais aucun d’entre eux, pas même Ragu O Ragula, le boss caché super dur à vaincre dans la série Wild ARMS, ne peut rivaliser avec un ennemi qui se trouve en dedans de nous.
Pour la suite
Maintenant, je pense déjà à la prochaine étape de ma nouvelle démarche pour régler les vieux conflits non-réglés et pour me désensibiliser. Je pense qu’Ubuntu-fr sera la prochaine cible, mais encore faut-il que j’aie une réponse au mail que j’ai envoyé à brakkaboard il y a quelques mois… Ignorance volontaire ou mail qui ne s’est pas rendu ou qui s’est retrouvé dans les spams ? Il faudra investiguer…. Math ?
ps : afin de garder la hache enterrée, sachez que les commentaires seront plus étroitement surveillés pour éviter toute dérive. Oui, je reste en désaccord avec lui sur bien des points et je sais que pour certains lecteurs ici qui l’ont connu, c’est pareil, mais faites attention à éviter les « X est çi, X est ça » et autres pointes qui pourraient faire déterrer la hache car il n’est pas question pour moi de revenir sur de quoi dont la page est tournée.